Née à Taïwan en 1950, Lin Lee-Chen est diplômée du département de danse de l’Université de Culture Chinoise. Lin attire l’attention des cercles artistiques dès les années 70, alors qu’elle est professeur et chorégraphe au lycée pour filles Chang-On, ses spectacles de danse –pour lesquels elle emploie jusqu’à cent danseurs– sont récompensés pour cinq années consécutives de prix nationaux et influencent largement les arts de la scène de Taïwan. C’est pourtant sa chorégraphie et son interprétation de Don’t Forget Your Umbrella en 1978, son premier spectacle solo, qui lui valent une plus grande reconnaissance et lui donnent la réputation d’être « un incroyable nouveau talent des arts du spectacle de Taïwan ». Ses oeuvres de danse et son travail chorégraphique les années suivantes pour la scène ou pour l’écran confirment et renforcent cette réputation. Pourtant, c’est au sommet de sa gloire qu’elle se retire du monde du spectacle afin de se consacrer pleinement à sa famille. Mais inquiétée par le déclin rapide et dramatique de la culture et des arts traditionnels taïwanais face à l’invasion grandissante des formes culturelles occidentales, Lin Lee-Chen se sent contrainte de retourner sur scène en tant que chorégraphe et directrice de sa propre compagnie de danse. Avec le soutien et les encouragements de nombreux artistes partageant ses inquiétudes, elle fonde Legend Lin Dance Theatre dans le but de revitaliser et réaffirmer l’identité de la culture taïwanaise. Miroirs de Vie et Hymne aux Fleurs qui passent, les premiers spectacles de la troupe, font écho aux rites traditionnels et célèbrent la relation de l’Homme à la Terre et aux cycles de la Nature. Après Miroirs de Vie et Hymne aux Fleurs qui passent, Lin Lee-Chen présente la pièce finale de la série, Song of Pensive Beholding (Chants de la Destinée), en 2009, résultat de neuf années de gestation. Cette pièce longtemps attendue complète la trilogie de Lin, qui se veut être un hommage au Ciel, à la Terre et à l’Homme. Dans Miroirs de Vie, elle explore la beauté et la tristesse de toute chose et tout être, visible ou invisible ; avec Hymne aux Fleurs qui passent, Lin dépeint la connection existant entre l’Homme et l’esprit de la Nature. Ses croyances en l’interconnection entre Hommes, Esprits et Dieux sont présentes dans toute son oeuvre. Dans l’univers de Lin, toutes les entités coexistent et s’influencent entre elles.